Le président tunisien, Kaïs Saïed, est le premier responsable étranger à être reçu à l’Elysée depuis la fin du confinement. Il effectue, lundi 22 juin, une visite officielle de vingt-quatre heures à Paris, en réponse à l’invitation du chef de l’Etat français, Emmanuel Macron. Lors de cette visite, les deux présidents doivent s’entretenir, entre autres sujets, de la situation en Libye.
« Cette visite sera l’occasion de consolider et de développer davantage les relations bilatérales entre nos deux pays. Les deux chefs d’Etats échangeront également sur des sujets d’intérêt commun », annonce le communiqué officiel.
Élu en octobre dernier sur la base d’une politique tournée vers les pays arabes, le président tunisien s’ancre finalement dans la tradition diplomatique de son pays : il sera en France ce lundi pour une visite de travail de 24 heures, où il verra notamment en tête-à-tête Emmanuel Macron. Un voyage important pour les relations bilatérales avec son premier partenaire économique, mais aussi pour la politique intérieure tunisienne, Kaïs Saïed devant prouver qu’il est le maître de la diplomatie tunisienne alors que le président du Parlement, l’islamiste Rached Ghannouchi (Ennahdha), semble marcher sur ses plates-bandes.
Lors de la campagne électorale, Kaïs Saïed avait laissé entendre que sa politique étrangère se focaliserait sur les pays arabes, la situation en Palestine étant au cœur de ses discours. Il a donc surpris en acceptant, le 5 juin, l’invitation du président Macron.
Critiqué pour la rareté de ses sorties à l’international depuis son élection à Carthage, la visite du 22 juin sera l’occasion pour ce discret francophone arabophile de se donner une stature diplomatique à la mesure de sa popularité nationale, au moment où la Tunisie accuse un préoccupant -7 points de prévisions de croissance au lendemain de la crise Covid-19.
« La rencontre entre le président Macron et le président Saïed sera l’occasion de démontrer qu’envers et contre tout, dans cette crise, la coopération entre nos deux pays est plus que jamais indispensable pour surmonter -ensemble- cette situation d’une exceptionnelle gravité », réagit Rayed Chaibi, Président de l’Association pour la Promotion de la Coopération et de l’Amitié entre la France et la Tunisie.