Les États-Unis et le Qatar s’apprêtent à se faire concurrence pour dominer le futur marché mondial du GNL, alors que l’Europe s’éloigne du gaz russe.
Le Qatar est devenu le premier exportateur mondial de gaz naturel, dépassant les États-Unis, la demande de combustible de chauffage en Amérique du Nord et en Europe ayant diminué avec la fin de l’hiver.
Selon les données de suivi des navires compilées par Bloomberg, les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar ont dépassé 7,4 millions de tonnes métriques en avril, et les États-Unis et le Qatar devraient se faire concurrence pour dominer le marché mondial du GNL à l’avenir.
La demande de carburant et de gaz a augmenté après que les troupes russes ont envahi l’Ukraine en février et que les basses températures ont frappé les villes européennes. En conséquence, les prix de l’essence et du carburant ont augmenté.
En 2021, l’Union européenne et le Royaume-Uni avaient importé 70% de leurs besoins en GNL des États-Unis (26%), du Qatar (24%) et de Russie (20%), selon les chiffres de Cedigaz, un groupe d’information sur le gaz naturel.
Doha subissait une immense pression pour aider l’Europe à s’éloigner de la dépendance au gaz russe, mais a déclaré qu’elle était verrouillée par des contrats de GNL de plusieurs années avec des pays asiatiques et que le remplacement du gaz russe était impossible à court terme, indique le Middle East Eye.
Cependant, le pays prévoit d’achever un projet d’exportation colossal d’ici la fin de cette décennie, qui renforcera sa place de premier fournisseur de gaz au Moyen-Orient.
Il partage avec l’Iran le plus grand champ gazier du monde dans le Golfe, le North Field, et exporte le gaz naturel super-réfrigéré depuis son port de Ras Laffan, au nord de Doha.
En 2022, il a expédié pour 100 milliards de dollars de produits énergétiques vers les marchés asiatiques et européens, et son économie devrait croître de 4,4 % cette année.
En février, son voisin, l’Arabie saoudite, a découvert des gisements de gaz naturel dans quatre régions.
Selon Bloomberg, le potentiel du Qatar à remplacer l’exportation de gaz russe vers l’Europe conférera au petit pays de 2,8 millions d’habitants une position influente dans les affaires mondiales.
Le pays accueillera la Coupe du monde de football 2022 en novembre et décembre, le premier pays musulman et arabe à le faire.
« Alors que la Coupe du monde montre sa capacité à acquérir un prestige international, le statut du Qatar en tant que fournisseur de gaz très convoité promet de faire de la minuscule péninsule le plus grand acteur qu’elle a toujours aspiré à être », ont écrit Paul Wallace et Simone Foxman dans Bloomberg.
