La commission électorale libyenne a statué mercredi que Saif al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien dirigeant du pays et un candidat solide à l’élection présidentielle prévue en décembre, n’était pas éligible.
Kadhafi était l’un des 25 candidats disqualifiés par la commission, bien qu’il s’agisse d’une décision initiale soumise à une procédure d’appel.
« Les noms mentionnés sont exclus de la liste préliminaire des candidats car ils ne remplissent pas les conditions préalables et n’ont pas soumis tous les documents nécessaires », a indiqué la commission dans un communiqué, comme le rapporte l’AFP.
Dans le cas de Kadhafi, la commission a rappelé des articles de la loi électorale stipulant que les candidats « ne doivent pas avoir été condamnés pour un crime déshonorant » et doivent présenter un casier judiciaire vierge.
Le procureur militaire de Tripoli avait exhorté la commission à écarter Kadhafi après sa condamnation par contumace pour crimes de guerre en 2015 pour son rôle dans la lutte contre la révolution qui a renversé son père, Mouammar Kadhafi, en 2011. Le jeune Kadhafi a nié avoir commis des actes répréhensibles, précise le Middle East Eye.
L’envoyé de l’ONU en Libye, Jan Kubis, qui démissionne de son poste, a déclaré mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU que la justice libyenne prendrait la décision finale sur les règles et sur l’éligibilité des candidats.
La liste définitive des candidats devrait être publiée début décembre, une fois les vérifications et les appels terminés.
Conflits électoraux libyens
Le premier scrutin présidentiel direct de la Libye, prévu le 24 décembre, intervient alors que les Nations Unies cherchent à mettre fin à une décennie de violence dans ce pays riche en pétrole depuis qu’un soulèvement soutenu par l’OTAN a renversé Kadhafi en 2011.
Près de trois millions de Libyens, sur une population totale d’environ sept millions de personnes, se sont jusqu’à présent inscrits pour voter, et 98 Libyens se sont inscrits comme candidats.
Cependant, les différends sur les règles électorales, y compris la base légale du vote et qui devrait être éligible, menacent de faire dérailler un processus de paix soutenu par la communauté internationale.
La période précédant le vote a été entachée d’âpres divisions sur le cadre juridique et constitutionnel, d’autres candidats initialement approuvés par la commission étant également accusés par des rivaux politiques d’éventuelles violations des règles électorales.
Un candidat, le Premier ministre par intérim Abdul Hamid Dbeibeh, avait précédemment promis de ne pas se présenter à la présidence comme condition pour assumer son rôle actuel, et n’a pas démissionné de ce rôle trois mois avant le vote, comme l’exige une loi électorale contestée. .
Dbeibeh a qualifié les règles électorales de « défectueuses ». Ils ont été publiés en septembre par le président du Parlement Aguila Saleh, qui a annoncé sa candidature à la présidence la semaine dernière.
Un autre leader de premier plan, le commandant militaire oriental Khalifa Haftar, aurait la nationalité américaine, ce qui pourrait également l’exclure.
Le général a également été accusé de crimes de guerre commis lors de son assaut 2019-2020 sur Tripoli. Haftar nie les crimes de guerre et dit également qu’il n’est pas un citoyen américain.