L’ancien premier ministre du Maroc est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, emporté par une longue maladie. Hospitalisé le dimanche 24 mai, Abderrahmane Youssoufi est mort ce vendredi 29 mai à l’âge de 96 ans, rapporte notamment la présidente du Conseil national des Droits de l’Homme, Amina Bouayach.
Si Abderrahmane Youssoufi est décédé ce matin. Le Maroc a perdu un grand homme. Et j’ai perdu mon mentor et mon deuxième père. إنا لله و إن إليه راجعون
— Amina Bouayach (@AminaBouayach) May 29, 2020
Le défunt avait été hospitalisé vers la mi-mai, après des douleurs à la poitrine, liées, selon des sources, au confinement imposé suite à la pandémie du Covid-19 ainsi que la limitation de sa respiration à un seul poumon.
Né le 8 mars 1924, à Tanger, Abderrahman El Youssoufi est une figure emblématique de l’histoire du Maroc. Si Abderrahmane Youssoufi incarne la transition historique, il est cette figure de proue du social-libéralisme qui a su, avec patience et une rigueur à toute épreuve , marier les principes idéologiques aux exigences nationales, favoriser l’ancrage d’une morale de coexistence politique et, dans la foulée, assumer une tache de chef de gouvernement de tous et pour tous.
Durant toutes ces années, Abderrahmane Youssoufi, a côtoyé les trois rois, a connu le protectorat, l’indépendance et a contribué à la phase de transition démocratique du pays. Des décennies d’engagement qui aboutiront des années plus tard à son ascension au pouvoir, lorsqu’il deviendra Premier ministre durant la période dite de l’alternance, entre 1998 et 2002.
Une vie également marquée par l’exil et les déceptions qui les avaient conduites à déposer sa démission en 2002 du gouvernement et de son propre parti l’USFP. «Arrêté deux fois pendant « les années de plomb », en 1960 et 63, libéré en 1964, exilé de 1965 à 1981, Aderrahmane Youssoufi devint ainsi l’unique opposant dans le monde arabe à prendre la tête d’un gouvernement dit d’alternance », retrace l’AFP.