Le président Emmanuel Macron a soutenu ce jeudi son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a accusé la mairie de Strasbourg de « financer une ingérence étrangère en France », déplorant des « collectivités peut-être un peu trop complaisantes ».
« Il y a l’existence de groupes constitués, l’existence de groupes politiques sur le continent européen, qui sont eux, aujourd’hui, activés par des organes de propagande officielle », a affirmé le président en réponse à une question sur des ingérences de la Turquie lors d’une prise de parole depuis l’Élysée.
« Parfois ils se mêlent de nos élections, d’autres fois ils se mêlent de financement d’associations. Nous l’avons encore vu ces derniers jours avec les alertes légitimes faites par le ministre de l’Intérieur à l’égard de quelques collectivités territoriales, peut-être un peu trop complaisantes », a-t-il déclaré à l’issue d’un Conseil européen.
Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron et rendu public mercredi, la maire de Strasbourg a réfuté toute «mise en garde» et dénoncé dans un communiqué des «accusations» et des «amalgames».
Darmanin s’oppose à subventionner la mosquée de Strasbourg
Gérald Darmanin a accusé la mairie EELV de Strasbourg de financer « une mosquée soutenue par une fédération qui défend l’islam politique » au lendemain d’un vote approuvant « le principe d’une subvention » de plus de 2,5 millions d’euros, et demandé la saisine de la justice.
« La mairie verte de Strasbourg finance une mosquée soutenue par une fédération qui a refusé de signer la charte des principes de l’islam de France et qui défend un islam politique », a réagi Gérald Darmanin dans un tweet publié dans la nuit de lundi à mardi.
Réaction injustifiée
« J’ai été très surprise du fait que le ministre de l’Intérieur s’adresse à moi par voie de tweet (…), d’autant plus que ce projet de mosquée (…) est un projet ancien, il ne date pas de ma mandature » mais « d’une dizaine d’années », a réagi dans l’après-midi la maire, Jeanne Barseghian, lors d’un point de presse durant lequel elle a défendu la délibération adoptée lundi par le conseil municipal.
Cette subvention représente « 10 % du montant des travaux », a relevé lors du vote la maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian, dont la majorité a affirmé qu’il s’agissait d’un pourcentage habituel pour le subventionnement des lieux de culte dans la capitale alsacienne. Le versement effectif de la subvention, critiquée par l’opposition municipale, doit faire l’objet d’un nouveau vote.
L’élue écologiste a proposé lundi soir d’intégrer dans le texte plusieurs conditions, comme la signature préalable de la Charte des principes pour l’islam de France ou encore des garanties sur la transparence des fonds destinés à financer le chantier. Or, en janvier, l’association Millî Görüs a refusé de signer cette charte.