Nouveau signe de rapprochement entre Alger et Paris. Le chef de l’État algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu jeudi 9 juillet un appel téléphonique d’Emmanuel Macron, a annoncé la présidence algérienne, au moment où se dessine un dégel dans les relations entre l’Algérie et la France.
« L’entretien (…) a permis aux deux présidents de passer en revue un certain nombre de questions (…), notamment celles liées à la mémoire et au centre desquelles s’est retrouvée celle de la restitution, le 3 juillet dernier, des restes de vingt-quatre combattants de la résistance algérienne comme de ceux qui demeurent encore à rapatrier et du besoin de travailler à la réconciliation des mémoires des peuples des deux pays », a expliqué la présidence algérienne.
Dans un entretien avec France 24, samedi, Abdelmadjid Tebboune a déclaré attendre des excuses de la France pour la colonisation de l’Algérie afin « d’apaiser le climat et le rendre plus serein ».
Le président algérien avait également couvert de louanges son homologue français, « quelqu’un de très honnête » susceptible de contribuer à ce climat d’apaisement.
Des relations conflictuelles
Des dirigeants politiques algériens ont par ailleurs critiqué jeudi Marine Le Pen, sans la nommer, et le « lobby colonialiste », après que la dirigeante du Rassemblement national (RN, extrême droite) a rejeté la perspective d’excuses demandées d’Alger pour le passé colonial de la France.
« Les dirigeants algériens demandent des excuses pour le passé, afin de masquer le présent : une économie en ruine, une jeunesse délaissée, un pays en voie de déclassement. Il est temps qu’ils regardent en face le résultat de soixante ans d’indépendance », a récemment tweeté Marine Le Pen.
La question de la mémoire reste au cœur des relations conflictuelles entre la France et l’Algérie, où la perception est que Paris ne fait pas assez pour se repentir de son passé colonial, précise Le Monde.
Lors de leur entretien téléphonique, MM. Tebboune et Macron ont également échangé « sur la situation prévalant dans la région, notamment en Libye et au Sahel », ajoute le communiqué.
Les deux chefs d’Etat « sont convenus de maintenir la coordination et la concertation entre les deux pays, en tant qu’acteurs incontournables dans la région, et de lancer un certain nombre d’initiatives visant à promouvoir des solutions politiques aux crises qui y prévalent ».