L’Union européenne a imposé lundi des sanctions contre quatre responsables chinois pour atteintes aux droits de l’homme dans le Xinjiang, les premières sanctions européennes contre la Chine depuis un embargo sur les armes décrété en 1989 après la répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen.
Ces sanctions – interdictions de visas et gels d’avoirs – publiées dans le Journal officiel de l’UE, sont motivées par le traitement des membres de la minorité musulmane ouïghoure dans le Xinjiang, territoire autonome du nord-ouest de la Chine.
Elles visent notamment le directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, Chen Mingguo, accusé de « graves atteintes aux droits de l’homme », de « détentions arbitraires et traitements dégradants infligés aux Ouïghours et aux membres d’autres minorités ethniques musulmanes, ainsi que d’atteintes systématiques à leur liberté religieuse », rapporte Le Midi Libre.
La France a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur de Chine à Paris, ce lundi, afin de protester contre les propos « inadmissibles » tenus la veille par ce dernier à l’égard d’un chercheur français jugé trop critique envers Pékin. Vendredi, le compte officiel de l’ambassade de Chine a publié un tweet traitant Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), de « petite frappe » pour avoir dénoncé des pressions chinoises sur des parlementaires français souhaitant se rendre à Taïwan.
Dans nos relations avec la Chine, il n’y a pas de place pour les insultes et les tentatives d’intimidation contre des élus de la République et des chercheurs. Nous défendons ceux qui incarnent la liberté d’expression et la démocratie. Toujours et partout. https://t.co/L4dVphH8lw
— Jean-Yves Le Drian (@JY_LeDrian) March 22, 2021
« Dans nos relations avec la Chine, il n’y a pas de place pour les insultes et les tentatives d’intimidation contre des élus de la République et des chercheurs. Nous défendons ceux qui incarnent la liberté d’expression et la démocratie. Toujours et partout », a répliqué ce lundi le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Et de poursuivre: « Les propos de l’ambassade de Chine en France et les actions contre des élus, chercheurs et diplomates européens sont inadmissibles. J’ai demandé que l’ambassadeur de Chine soit convoqué pour lui rappeler fermement ces messages ».