PAYS-BAS : Une militante musulmane pour le climat entrera au parlement néerlandais cette année, a-t-on annoncé samedi, malgré ce que les partisans ont appelé une campagne islamophobe et raciste.

« Wow. Nous l’avons fait. Malgré tout, grâce à tout », a écrit Kauthar Bouchallikht sur Twitter.

La politicienne de 26 ans a ajouté qu’elle travaillera pour « l’égalité et la justice. L’espoir avant la haine. Ensemble ».

Les résultats officiels des élections législatives aux Pays-Bas n’ont pas encore été finalisés, mais les médias locaux ont confirmé les premiers résultats indiquant la victoire de Bouchallikht aux urnes.

Bouchallikht, qui est d’origine marocaine, représentera le parti GroenLinks (Gauche verte) au parlement.

Son élection intervient malgré les pertes de son parti dans son ensemble et une campagne de droite contre l’activiste pour le climat qui a attiré l’attention internationale.

La chasse aux sorcières de Kauthar Bouchallikht, une jeune femme musulmane, a montré à quel point les critiques racistes sont devenues enhardies. Les dernières semaines ont été particulièrement difficiles pour les musulmans de tout l’Occident, souligne une enquête de TRT World.

Des politiques islamophobes introduites sous le couvert de la lutte contre le «séparatisme» par le gouvernement Macron en France, au gouvernement autrichien utilisant les séquelles de l’attaque terroriste de Vienne comme une occasion d’attaquer les musulmans, ce fut une nouvelle période d’attaques incessantes.

De même, la récente chasse aux sorcières de Kauthar Bouchallikht, jeune candidat parlementaire du parti GroenLinks aux Pays-Bas, n’a fait que montrer à quel point la droite s’est enhardie.

La militante, journaliste et future politicienne de 26 ans est traînée dans la presse néerlandaise pour des allégations non fondées selon lesquelles elle est associée à la confrérie musulmane et est donc supposée sympathique à l’extrémisme.

Bouchallikht est également condamnée pour son rôle de vice-présidente du Forum des organisations européennes de la jeunesse et des étudiants musulmans (FEMYSO), un groupe décrit comme un autre front pour les Frères musulmans.

Peu importe pour les médias, les politiciens et les experts que Kauthar Bouchallikht nie être membre des Frères musulmans, que FEMYSO a fait de même, ou que Bouchallikht a déjà une longue histoire de participation et de mobilisation des mouvements sociaux progressistes dans le de campagne.

Ce qui compte, dans la vraie mode islamophobe, est de continuer à pédaler sur le faux récit qui colle facilement à une femme de couleur portant le hijab.

Les femmes musulmanes, comme toujours, sont la cible la plus facile. Et il y a rarement, voire jamais, de responsabilité attendue pour ceux qui répandent le venin sexiste et raciste contre des femmes comme Bouchallikht, alors pourquoi un manque total de preuves aurait-il un impact sur ceux qui font les allégations ? Elle est déjà coupable en raison de sa naissance en tant que femme musulmane.

Cependant, l’opposition considérable à sa candidature ne se compose pas uniquement de ceux de l’extrême droite du pays. L’État capitalise également sur cette campagne afin de légitimer sa guerre continue contre les espaces politiques musulmans – alors que les commentateurs libéraux l’encouragent – et se voit offrir plus d’opportunités de pousser sans critique des politiques qui restreignent les libertés civiles de chacun.

Les Pays-Bas sont un pays qui n’est même pas proche d’un consensus sur le fait que Blackface est une pratique raciste qui devrait être interdite, ce qui est un bon indicateur du retard de cet État prétendument progressiste en ce qui concerne le discours public sur la race.

Par conséquent, une telle réaction contre une femme musulmane sur une plate-forme politique traditionnelle n’est pas surprenante. Cependant, ce serait une erreur de limiter cette question aux frontières néerlandaises uniquement.

Ce n’est pas un hasard si suite aux appels à l’interdiction d’organisations musulmanes comme le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) du ministre français de l’Intérieur, FEMYSO est visé par les assauts politiques sur Bouchallikht.

Ces types d’attaques coordonnées tentent de regrouper toutes les organisations, tous les mouvements et même toutes les idéologies associés aux musulmans du monde entier sous l’égide de l’extrémisme. Dans ce climat d’islamophobie accrue, il n’y a pas de nuance en ce qui concerne les musulmans, la Fraternité – dont il vaut peut-être la peine de se souvenir n’est ni interdite ni accusée d’actes répréhensibles légaux – est à égalité avec Daech selon eux.

Rien de tout cela ne consiste à savoir si quelqu’un soutient ou non les Frères musulmans – étant donné que Bouchallikht a clairement indiqué qu’elle n’était même pas membre! Il s’agit de rejeter une tendance des États occidentaux qui permet la sélection et le choix des groupes politiques du Sud, et de les délégitimer quand cela convient à leurs besoins politiques.

Aux Pays-Bas cependant, aucune critique de ce type des partis politiques conservateurs n’est même soulevée. Cela va encore plus loin dans une normalisation croissante de l’extrême droite, plusieurs partis d’extrême droite étant régulièrement invités à des débats et à des talk-shows, avec leurs politiques racistes, sexistes ou homophobes décrites comme parlant au nom du majorité’.

Kauthar Bouchallikht a sans aucun doute prédit une opposition aussi violente. Dans une interview avec GLAMOUR, elle a déclaré que «Ils ont tendance à associer ma religion au terrorisme et à la négativité. Malheureusement, beaucoup aux Pays-Bas considèrent toujours le musulman comme l’autre – dans les médias, les musulmans sont souvent mentionnés de cette manière […] le soutien aux partis d’extrême droite qui répandent l’islamophobie augmente. »

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