En campagne dans les Hauts-de-France pour les élections régionales, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti était en déplacement à Péronne dans la Somme ce samedi matin, où il s’est fait interpeller par Damien Rieu, candidat RN aux départementales. Les deux candidats ont eu un vif échange sur une terrasse de café.
Mais il n’était pas seul au rendez-vous. Sur place, il est tombé sur François Ruffin, le député Insoumis, et sur Damien Rieu, candidat aux départementales pour le RN. Lesquels ne l’ont pas ménagé, rapporte Le Courrier Picard. Les scènes ont été filmées, et abondamment relayées sur Twitter.
Attaqué sur sa montre de luxe et ses boutons de manchette, le ministre rétorque : « Il vaut mieux avoir des boutons de manchette que de faire des vidéos érotiques comme Monsieur Odoul. » Une référence à la « fuite » auprès de certains médias d’images suggestives du candidat RN, Julien Odoul, en Bourgogne-Franche-Comté…
En déplacement à Péronne dans la Somme, ce samedi 12 juin, le garde des Sceaux a vécu deux altercations qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Signe de la difficulté de l’ancienne figure du barreau à s’ériger comme rempart face au Rassemblement national ?
À l’heure des réseaux sociaux et de l’information en continu, il suffit parfois de quelques minutes pour vous plomber votre journée. Candidat aux élections régionales dans les Hauts-de-France, dont le premier tour aura lieu d’ici quelques jours, Éric Dupond-Moretti en a fait les frais ce week-end. En déplacement à Péronne, dans la Somme, ce 12 juin, le garde des Sceaux a été victime de deux altercations successives sous l’œil de caméras.
Symptomatique d’une campagne qui patine ? Ce samedi aurait pu être une journée de campagne classique, à serrer des mains sur le marché et jouer de son franc-parler. Le Courrier Picard raconte même l’« air de début d’été » qui flottait sur la sous-préfecture de la Somme et l’ambiance « bon enfant ».
Damien Rieu et François Ruffin
François Ruffin d’abord, qui visait Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée en charge de l’Industrie, en campagne avec Dupond-Moretti. « C’est [à Whirlpool] qu’on aimerait vous voir, comme ministre, pas comme candidate à des élections où vous allez prendre une taule », lui lance le député LFI de la Somme, en référence à l’usine du géant de l’électroménager, délocalisée depuis Amiens vers la Pologne. Réplique de l’ex-pénaliste, qui prend la défense de sa collègue : « Faites votre cirque comme vous faites d’habitude, on n’est pas chez Chávez ici ».
Deuxième étincelle dans un café. Attablé en terrasse, Damien Rieu, figure de la mouvance identitaire et candidat Rassemblement national (RN) aux départementales, s’emporte contre Éric Dupond-Moretti. « Il n’y a pas de prisonniers pour vous applaudir ici, lui dit-il. […] Vous avez vu l’état de la justice en France, vous n’avez que ça à faire de vous balader là ? […] Je n’ai pas de leçons à recevoir de l’avocat d’un Merah. » « Vous êtes une caricature […] Venez travailler avec moi, vous allez être plié en deux » lui répond Dupond-Moretti.
Sans oublier un échange au ras des pâquerettes. Attaqué sur sa montre de luxe et ses boutons de manchette, le ministre rétorque : « Il vaut mieux avoir des boutons de manchette que de faire des vidéos érotiques comme Monsieur Odoul. » Une référence à la « fuite » auprès de certains médias d’images suggestives du candidat RN, Julien Odoul, en Bourgogne-Franche-Comté…
Les images font le tour des réseaux sociaux. Avec un message : l’envoyé du gouvernement est loin d’être en terrain conquis dans sa région natale. « Quand on est ministre, on ne sort pas grandi de ces images, pointe Jérôme Sainte-Marie, sondeur et président de la société PollingVox. Surtout les deux altercations touchent deux points sensibles. D’abord Whirlpool et les promesses non tenues. Dupond-Moretti y donne une réponse très politicienne et cela accentue un de ses problèmes immédiats : c’est quelqu’un qui appartient désormais à la grande bourgeoisie, à un univers très parisien. Ensuite, dans une période où l’insécurité constitue une des préoccupations prioritaires des Français, envoyer sur le terrain les deux ministres [Gérald Darmanin est aussi candidat aux départementales] qui en sont responsables peut susciter une certaine perplexité dans l’opinion publique. »