La Libye est aux prises avec une guerre civile sanglante depuis près d’une décennie. Et pourtant, jusqu’à présent, la communauté internationale n’a pas assumé sa responsabilité de mettre fin à la violence et de rétablir la paix et la stabilité.
Le gouvernement libyen, reconnu par l’ONU, est remis en question par le maréchal Khalifa Haftar depuis plusieurs années. Son groupe armé, qui cherche à réaliser un coup d’État dans le pays, bénéficie notamment du soutien des gouvernements d’Égypte, d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.
« L’UE doit montrer au monde qu’elle est un acteur pertinent sur la scène internationale. »
«L’Europe fera face à une nouvelle série de problèmes et de menaces en cas de chute du gouvernement légitime libyen», a prévenu le président turc sur le site internet Politico. «Les organisations terroristes comme l’Etat islamique (EI) et Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak, trouveront un terrain fertile pour reprendre pied», a-t-il poursuivi.
En Europe, la question a divisé le continent, qui n’a pas encore pris sa décision sur ce qu’il faut faire en Libye. L’Allemagne, qui soutient le gouvernement légitime du pays et préconise la diplomatie, accueillera dimanche à Berlin une conférence de paix. En revanche, la France a pris le parti du maréchal Haftar, contre le gouvernement actuel de ce pays.
Certains peuvent se demander pourquoi l’Europe devrait s’impliquer dans le conflit libyen en premier lieu, étant donné que d’autres guerres, affrontements et crises humanitaires se déroulent dans le monde entier.
De plus, l’Europe rencontrera un nouvel ensemble de problèmes et de menaces si le gouvernement en place de la Libye venait à tomber.
Les organisations terroristes telles que Daech et Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak, trouveront un terrain fertile pour se remettre sur pied. Si le conflit continue, la violence et l’instabilité alimenteront également la migration irrégulière vers l’Europe.
La guerre civile libyenne sert de test décisif pour l’UE. Les dirigeants européens maintiendront-ils l’ordre mondial libéral face à une nouvelle attaque? Ou vont-ils abdiquer leurs responsabilités, comme ils l’ont fait en Syrie, pour voir la crise se dérouler en marge?