Certaines injustices semblent moins condamnables que d’autres aux yeux de la communauté internationale. Si le sort des chrétiens persécutés dans le monde semble tenir en haleine les pays occidentaux, celui des musulmans les indiffère par contre au plus haut point.
Le calvaire des musulmans du Myanmar, les Rohingyas, a atteint ces derniers jours le paroxysme de l’horreur. Meurtres, viols, les crimes contre la minorité musulmane ne cessent de croître dans l’indifférence générale.
Commentées du bout des lèvres sur les chaînes d’info nationales, les exactions à l’encontre des Rohingyas n’intéressent finalement personne. Des massacres de masse organisés par le régime birman et les moines bouddhistes, pourtant présentés comme des pacifistes. On parle déjà de 400 morts en l’espace d’une semaine…
Ces derniers tiennent depuis quelques années déjà des discours haineux à l’encontre des musulmans. A l’origine, le bouddhisme était un mouvement religieux prônant la paix et la tolérance, depuis, il a glissé vers le radicalisme et le fondamentalisme, un racisme “ordinaire” qui tend à se généraliser au reste de la population.
Les commerces musulmans sont boycottés et les habitants de confession musulmane vivent dans la peur. La situation a dernièrement dégénéré contraignant la population musulmane à fuir vers le Bangladesh pour échapper à l’armée birmane.
Malgré cette situation alarmante, les organisations de défense des droits de l’homme sont aux abonnés absents.
Forcés de fuir le pays et face au refus du Bangladesh de les accueillir, les Rohingyas s’entassent dans des bateaux de fortune, c’est le retour des boat-people, une image que l’on pensait disparue à jamais.
L’Iran multiplie les appels à l’aide, en janvier 2017, lors du sommet de l’Organisation de la coopération islamique, Mohammad Javad Zarif le ministre des Affaires étrangères iranien a prononcé un discours condamnant les crimes contre la minorité musulmane de Myanmar. Il a exhorté les pays musulmans à leur venir en aide, déclarant que l’union était une obligation collective qui leur incombait à tous.
« Les Rohingyas sont systématiquement victimes de discrimination raciale, de haine et d’agressions, et cette communauté musulmane du Myanmar est privée de son droit indiscutable à la citoyenneté ». Il a déclaré être choqué par le silence du monde médiatique face à la catastrophe humaine qui se déroule dans ce pays.
« Malheureusement, les horribles images montrant des enfants musulmans gisant sur les plages n’ont pas fait la une des journaux du monde entier », a-t-il ajouté.
Il a appelé les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique à tout mettre en œuvre pour faire pression sur le gouvernement du Myanmar et l’inciter à respecter les droits des Rohingyas.
