Entrepreneur, essayiste, consultant… Hakim El Karoui a enseigné la géopolitique avant de devenir conseiller du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Celui qui, selon Mediapart, aurait en 2011 envoyé deux notes à Ben Ali lui suggérant une transition politique, a vu une quinzaine de personnalités demander la démission d’Hakim El Karoui de la présidence de l’Institut des cultures d’Islam obtenue en 2010 par Bertand Delanoë. Il s’est néanmoins justifié sur cette affaire :
Je ne lui ai pas dit de tirer sur la foule. Je lui ai dit de virer sa famille, de virer ses conseillers et d’engager une transaction démocratique.
Depuis, l’auteur de « L’Islam, une religion française » est soutenu par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, proche de l’Institut Montaigne, et a également été invité au Ministère de l’Intérieur. Il a d’ailleurs participé à la campagne présidentielle de Macron lui donnant des idées sur la réorganisation de l’Islam en France.
C’est d’ailleurs durant sa campagne, à l’été 2016, qu’il présente un rapport détonant, indiquant notamment que 28 % des musulmans de France ont adopté « un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République. » Ce rapport proposait également de créer un secrétariat d’Etat aux Affaires religieuses et à la Laïcité ou de taxer les produits Halal. Des propositions « en contradiction avec la loi de 1905. »
La mission en 2018 pour Hakim El Karoui est de réorganiser « l’Islam de France » :
Il faut que Macron propose un deal aux musulmans.
Le président Macron évite le sujet de l’Islam depuis quelques mois mais doit se résoudre à traiter ce sujet brûlant :
Il ne faut pas confondre les sujets, rectifie le président. La manière dont vit notre société avec un monothéisme qu’est l’islam, ce n’est pas le sujet de la laïcité, il ne faut pas être hypocrite.
Le président français souhaite « réduire l’influence des pays arabes », à savoir le Maroc, l’Algérie et la Turquie. D’après El Karoui, ces pays « financent des imams, des mosquées et ils en font un instrument d’influence sur la France. »
Mais pourquoi l’Islam a-t-il besoin de se réorganiser ? Selon Hakim El Karoui :
Parce que nous avons deux grands problèmes. Il y en a un, immense, c’est la montée du fondamentalisme. Et un autre qui est l’insertion sereine, calme, sans difficultés, des musulmans dans l’espace républicain.
L’ancien de Rotschild, tout comme Macron, conseille actuellement le président sur la question épineuse de l’Islam en France. Le président français, qui a désormais mis un pied dans le plat, doit maintenant mettre le second et tenter une réforme alors que 56% des français estiment que l’Islam est compatible avec la République française.