Adepte de la non-violence, le dalaï lama est enfin sorti de sa réserve pour condamner les exactions commises par des moines bouddhistes contre le peuple Rohingya.
Ces derniers mois ont donné lieu aux pires répressions menées contre les minorités chrétiennes et musulmanes au Myanmar, les vidéos circulant sur le web nous ont plongé au cœur de l’horreur. Meurtres, viols, incendies, les Rohingyas ont subi les pires vilenies de l’armée birmane soutenue par les moines bouddhistes, avant de fuir par centaines de milliers vers le Bangladesh.
Après des années d’un silence complice, de plus en plus de voix s’élèvent face aux atrocités et dénoncent ce génocide.
L’image du moine bouddhiste censé prêcher la non-violence et plus généralement le respect de la vie est souillée par la diffusion de centaines de vidéos abjectes de cadavres de musulmans massacrés par les moines birmans.
C’est ce qui nous vaut peut-être aujourd’hui l’indignation un peu tardive du Dalaï Lama et des leaders bouddhistes.
Dans une lettre ouverte aux bouddhistes de Birmanie publiée par le Huffington Post, 17 leaders du bouddhisme aux Etats-Unis, au Japon, en Mongolie, au Sri Lanka et en Thaïlande se sont dit inquiets « face à la violence ethnique croissante qui touche les musulmans de l’Etat Rakhine et de la violence à l’encontre des musulmans et d’autres (populations) à travers le pays ».
Le dalaï lama a tenu à soutenir ses homologues afin d’empêcher les amalgames sans pour autant signer personnellement la lettre, .
« Nous tenons à réaffirmer au monde – et à vous encourager à mettre en pratique – les principes les plus fondamentaux du bouddhisme qui privilégient la bienveillance, le respect mutuel et la compassion », ont déclaré les signataires.
Selon son entourage, le Prix Nobel de la Paix 1989 aurait à plusieurs reprises dénoncé les violences commises contre les Rohingyas.
« Nous sommes à vos côtés pour défendre et faire triompher ces principes bouddhistes, face à ceux qui diabolisent les musulmans et brutalisent les musulmans ou d’autres groupes ethniques », ont-ils ajouté.
Un soutien tardif alors que les crimes contre les minorités birmanes s’intensifient et que les réfugiés fuient par centaines de milliers.
Selon la philosophie bouddhiste, la non-violence est l’un des principes fondamentaux du bouddhisme, mais est-ce vraiment le cas ?
La non-violence du bouddhisme ne résulterait-elle pas du fantasme occidental plutôt que celui de la réalité ?