Dans un rapport rendu public ce vendredi 8 novembre, l’ONU estime que la mort de l’ancien présiden égyptien Mohamed Morsi, décédé en juin après s’être effondré au tribunal, était bien « un assassinat arbitraire sanctionné par l’Etat ».
Morsi était détenu dans des conditions qui ne peuvent être décrites que comme étant brutales, notamment pendant sa détention durant cinq ans dans le centre pénitentiaire de Tora. Sa mort après avoir subi ces conditions pourrait s’apparenter à un assassinat arbitraire sanctionné par l’Etat.
Mohamed Morsi a été le premier civil démocratiquement élu à la présidence de l’Egypte. Il est mort en juin après s’être effondré pendant son procès dans un tribunal du Caire.
Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée à l’époque et actuellement président d’Egypte, l’avait emprisonné depuis sa destitution en juillet 2013.
Il a passé près de six ans en prison à l’isolement et a été privé de soins pour son diabète et son hypertension, selon les experts. Les autorités avaient connaissance de sa maladie mais ils ont laissé son état se dégrader.
Une dégradation qui a fini par «le tuer».
Il n’y a pas de preuves qu’ils (les autorités) aient agi pour répondre à ces préoccupations, même si les conséquences étaient prévisibles.
Ce rapport représente un «pas significatif» pour engager la responsabilité du régime.
Depuis 2014, le gouvernement du président Sissi a mené une répression d’envergure, faisant emprisonner des milliers de personnes, islamistes, militants laïcs, ….
Les experts ont mis en garde contre les risques encourus par ces milliers de détenus.
Des rapports documentés, dénonce la surpopulation carcérale, la mauvaise nourriture, une aération insuffisante, l’absence d’accès à la lumière naturelle, le refus de visites familiales et de soins médicaux.
Ils ont recommandé la publication d’une enquête impartiale sur tous les prisonniers morts dans des prisons en Egypte depuis 2012.
Amr Darrag, responsable des Frères musulmans, a salué les conclusions des experts.
Cette enquête est un pas significatif pour que de tels régimes soient rendus responsables de leurs actes.