La majorité sénatoriale de droite et du centre a inséré un nouvel article au projet de loi sur le respect des principes de la République. En cas d’absence répétée d’un élève, la suspension du versement des allocations familiales pourra être décidée, après plusieurs avertissements. Le gouvernement n’a pas exprimé de position défavorable.
Sur la suspension des allocations familiales, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer s’en est remis à la “sagesse” de la haute assemblée, une position regrettée à gauche. L’amendement porté par Jacqueline Deromedi et signé par de nombreux sénateurs LR, dont leur chef de file Bruno Retailleau, a été voté par 210 voix pour et 125 voix contre.
Il entend rétablir la possibilité de suspendre les allocations familiales et de rentrée scolaire, selon une procédure “proportionnée et graduée”, “privilégiant le dialogue”. Il s’agit pour Jacques Grosperrin (LR) de donner “un signal fort”. “Le premier respect des principes de la République c’est d’aller à l’école de la République”, a-t-il souligné.
“Pour ma part j’ai tendance à penser qu’il nous incombe d’appliquer le droit existant”, a déclaré Blanquer disant comprendre “l’intention”. “Il y a un point que je partage, c’est le respect de l’obligation scolaire”, a-t-il ajouté, avant de donner un avis de “sagesse”.
Sur les bancs du groupe Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants (RDPI), composé en majorité de parlementaires LREM, les arguments de la droite n’ont pas convaincu. Tout le groupe – à l’exception d’une abstention – a voté contre l’amendement. « La sanction est-elle vraiment toujours la solution ? », a réagi la sénatrice LREM Nadège Havet, ajoutant que ce n’était « pas le sujet » de ce projet de loi. La position nette du groupe acquis à la majorité présidentielle pourrait augurer d’un retrait de cette disposition dans la suite de la navette parlementaire.