Le Premier ministre tunisien Elyes Fakhfakh doit faire face aux demandes des partis d’opposition de démissionner suite à un prétendu conflit d’intérêts, ce qui pourrait potentiellement fragiliser la coalition au pouvoir.
Le ministre de la lutte contre la corruption a déclaré mardi qu’il avait assigné un expert public pour examiner la question et faire rapport dans les trois semaines, et qu’Elyes Fakhfakh avait promis de se retirer si les enquêteurs trouvaient des actes répréhensibles.
La dispute survient alors que la Tunisie tente de mettre les finances publiques sur une base plus saine après des années de dépenses déficitaires et de dette publique croissante – des problèmes que la crise des coronavirus a accru.
Elyes Fakhfakh n’est devenu Premier ministre qu’en février après que les élections de septembre eurent produit un parlement fracturé dans lequel aucun parti n’a remporté plus du quart des sièges, ce qui a entraîné des mois de querelles pour former une coalition.
« Le Premier ministre a déclaré que si l’erreur est prouvée, il démissionnera – et cela signifie que tout le gouvernement démissionnera », a déclaré le ministre anti-corruption, Mohamed Abbou.
La semaine dernière, un député indépendant a publié des documents indiquant que les sociétés détenues par Elyes Fakhfakh avaient remporté des contrats d’une valeur de 44 millions de dinars auprès de l’État.
Elyes Fakhfakh a déclaré au Parlement qu’il était prêt à démissionner si une violation était prouvée par un conflit d’intérêts, mais a ajouté qu’il avait vendu ses actions dans les sociétés et rejeté les accusations de corruption.
La commission anti-corruption de l’Etat a déclaré que Fakhfakh ne l’avait pas informé que les entreprises où il avait des actions avaient des accords commerciaux avec l’Etat. Son chef, Chawki Tbib, a déclaré au Parlement que les contrats des entreprises avec l’État devaient être annulés.
