Tunisie - Le président Kaïs Saïed menace de dissoudre le Parlement

Le président tunisien Kaïs Saïed a assuré lundi à Tunis qu’à défaut d’un vote de confiance pour valider le futur gouvernement, la seule autre option était de dissoudre l’Assemblée élue il y a quatre mois et déclencher des élections anticipées.

Deux jours auparavant, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh désigné par le président Kaïs Saïed avait annoncé la composition d’un gouvernement comprenant des membres de ce parti d’inspiration islamiste, en dépit de son retrait. Depuis, les spéculations vont bon train. Elyes Fakhfakh a jusqu’à vendredi 21 février pour soumettre son cabinet au vote des députés.

À défaut de gouvernement validé par le Parlement, Kaïs Saïed pourra dissoudre l’Assemblée à partir du 15 mars. Ennahdha, qui tente de reprendre la main, a évoqué la possibilité d’une démission d’Elyes Fakhfakh pour relancer les négociations, voire celle d’une motion de censure contre le gouvernement sortant, lancée par des députés soutenus par Ennahdha et proposant un nouveau Premier ministre.

Mais le président Kaïs Saïed a coupé court aux discussions. « Si le gouvernement qui sera présenté au Parlement n’obtient pas sa confiance, il y aura une dissolution du Parlement et un recours au peuple qui détient la souveraineté », a-t-il martelé.

Le président Kaïs Saïed « a appelé chacun à prendre ses responsabilités à ce stade historique, crucial et difficile ». 

Le président Saïed hérite d’une Tunisie en plein tourment

La Tunisie est confrontée à une série de défis économiques à long terme qui menacent de saper la confiance du public dans la jeune démocratie et qui exigent des décisions politiques qui pourraient être impopulaires.

Depuis la révolution de 2011, le chômage est élevé et la croissance est faible, tandis que le gouvernement s’endette davantage avec une série de déficits budgétaires importants que les prêteurs étrangers exigent qu’il maîtrise.

« La décision d’Ennahda nous place dans une position difficile », a déclaré Fakhfakh. Il a dit qu’il avait convenu avec le président de rechercher une solution par des moyens légaux et constitutionnels, impliquant que sa composition pourrait être modifiée.

Le Fakhfakh avait déjà promis de nommer un gouvernement qui ne ferait appel qu’à des partis qu’il considérait comme alignés sur les objectifs de la révolution et déterminés à éliminer la corruption.

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