Les femmes servant comme officiers ou sous-officiers dans l’armée turque n’avaient jusqu’ici pas le droit de porter le hijab, mais la Turquie vient de rétablir une justice qui faisait défaut à ces femmes, elle a décidé de lever l’interdiction du port du voile, rapporte l’agence de presse turque Anadolu.
Considérées pendant des années comme les protectrices de la laïcité de l’armée turque depuis la fondation de la République par Mustafa Kemal, les femmes turques ainsi que les étudiantes dans les écoles militaires pourront désormais porter le hijab sous certaines conditions, que le voile soit de « la même couleur que l’uniforme », « sans motif » et de « manière à ne pas recouvrir le visage
», selon Anadolu, qui cite le ministère de la Défense. Cette mesure concerne notamment « les officiers qui servent dans les forces de l’armée de terre, de mer et de l’air, les officiers et sous-officiers sous contrat, (…) les cadets », elle fait suite à une autre décision du ministère de la Défense donnant la possibilité au personnel civil féminin de l’armée de porter à nouveau le voile. Le gouvernement du président turc Recep Tayyip Erdogan connu pour être un musulman pratiquant est accusé par ses détracteurs de vouloir “islamiser” la société turque. Le port du voile dans les universités, au Parlement et dans la fonction publique a été autorisé grâce à l’aide d’Erdogan qui soutient que l’interdiction est un vestige non libéral du passé. La disposition entrera en vigueur dès sa publication au Journal Officiel. Les femmes militaires représentent 3.3% des effectifs de l’armée qui est la deuxième plus importante de l’OTAN après celle des Etats-Unis.
Il y a quelques mois, les femmes servant dans la police y ont aussi été autorisées.