[Vidéo] Quand un étudiant dit à Florian Philippot ce qu’il pense du FN

La langue de bois pratiquée par les politiciens empêche tout discours constructif dans le but évident de préserver les susceptibilités des uns et des autres. Le politiquement correcte contraint les élus à réprimer leur colère contre leurs homologues.

Si la parole était donnée aux citoyens peut-être que les choses se passeraient autrement. Pierre Bussière, un étudiant de Clermont-Ferrand a prouvé qu’un citoyen lambda n’avait pas besoin de faire des ronds de jambes pour dire ses quatre vérités à un membre du Front national.
Invité à s’exprimer dimanche dernier face à Florian Philippot le vice-président du FN lors de l’émission C Polémique sur France 5, l’étudiant n’a pas mâché ses mots pour lui dire tout le mal qu’il pense du Front national.
« En tant que citoyen et militant de gauche, c’est l’occasion pour moi de vous exprimer toute la colère que m’inspire votre parti », lui a lancé sans préambule ce français né en Ethiopie.

« D’abord, j’observe que vous avez toujours la même stratégie », a-t-il poursuivi calmement. « Trouver, coûte que coûte, des responsables, des coupables, des bouc émissaires qui, justement, permettent de se déresponsabiliser et de retrouver l’estime de soi en dévalorisant et rejetant les autres. Vous êtes au chômage? C’est la faute des immigrés! Vous êtes en insécurité? C’est la faute des musulmans. Vous avez moins de pouvoir d’achat? C’est la faute de l’euro », autant de flèches décochées au numéro 2 du FN qui n’en revient pas, et que l’étudiant achève d’une dernière salve : « Et pour faire avaler toutes vos bêtises et absurdités, vous mentez aux gens, vous les trompez, vous les manipulez en vous arrangeant avec les faits, dans les meetings, sur vos tracts, et sur internet. Vouloir imposer sa réalité, sa vision du monde, en dépit de toute réalité objective, c’est une des caractéristiques du fascisme ».

Florian Philippot ne pensait pas en arrivant ce jour-là qu’il aurait affaire à si forte partie.
Pour seule réponse, ce dernier rétorque: « si c’est l’accusation de racisme que vous portez derrière, sachez que Marine Le Pen est arrivée en tête dans l’outre-mer ». Une piètre justification qui devrait dédouaner la candidate à la présidentielle de toute xénophobie.
Pierre Bussière n’a malheureusement pas pu aller au bout de son raisonnement puisqu’il a été coupé par la production. Il a expliqué, lors d’une interview accordée à La Montagne, qu’il avait été contacté par la production suite à l’une de ses publications sur sa page Facebook appelant à voter contre le FN.
Même s’il estime avoir réussi à faire « passer un message » celui de « ne pas mettre au même niveau Emmanuel Macron et Marine Le Pen », il regrette toutefois de ne pas avoir eu assez de temps pour dire ce qu’il pensait : « Je suis intervenu seulement 1 minute 30. J’ai été coupé, c’était seulement mon introduction. »

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