Un « Tribunal de Gaza » est établi à Londres pour obtenir justice pour les crimes de guerre à Gaza

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D'anciens rapporteurs spéciaux des Nations Unies, dont Michael Lynk, Hilal Elver, Susan Akram, Ahmet Koroglu, Cemil Aydin et Penny Green, ont assisté à une réunion où des universitaires, des intellectuels, des défenseurs des droits humains ainsi que des représentants des médias et d'organisations de la société civile se sont réunis à Londres pour lancer l'initiative du « Tribunal de Gaza », visant à enquêter sur les crimes de guerre continus d'Israël à Gaza, le 3 novembre 2024, à Londres, au Royaume-Uni.

Un groupe d’universitaires, d’intellectuels, de défenseurs des droits humains ainsi que des représentants des médias et d’organisations de la société civile s’est réuni la semaine dernière à Londres, capitale du Royaume-Uni, pour lancer le symbolique « Tribunal de Gaza », une initiative indépendante servant de « tribunal de l’humanité et de la conscience », rapporte l’agence Anadolu.

Dirigé par Richard Falk, éminent expert en droit international et ancien rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, le tribunal emprunte une voie alternative à la justice internationale, visant à faire entendre les voix de la société civile dans l’examen des abus suite au conflit qui s’est intensifié après les attaques menées par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Le Tribunal de Gaza, qui a tenu deux jours de réunions préparatoires à Londres, a rassemblé environ 100 participants.

Son Comité présidentiel prestigieux comprend d’anciens rapporteurs spéciaux de l’ONU, Michael Lynk et Hilal Elver, aux côtés de notables universitaires tels que Noura Erakat, Susan Akram, Ahmet Koroglu, John Reynolds, Diana Buttu, Cemil Aydın et Penny Green. Les membres du Tribunal incluent des intellectuels et défenseurs connus venant de divers horizons à travers le monde.

Parmi ceux qui ont assisté à la réunion de Londres, on retrouve Ilan Pappe, Jeff Halper, Ussama Makdisi, Ayhan Citil, Cornel West, Avi Shlaim, Naomi Klein, Aslı Bali, Mahmood Mamdani, Craig Mokhiber, Hatem Bazian, Mehmet Karlı, Sami Al-Arian, Frank Barat, Hassan Jabareen, Willy Mutunga, Victor Kattan et Victoria Brittain.

Le premier jour de la réunion de Londres, une session spéciale a été tenue avec des représentants d’organisations de la société civile palestinienne et de groupes de défense des droits humains, qui joueront un rôle crucial dans les travaux du Tribunal.

Parmi les organisations participantes figuraient Law for Palestine, le Réseau d’ONG palestiniennes pour l’environnement, le Réseau arabe pour la souveraineté alimentaire (APN), Adalah, le Centre juridique pour les droits des minorités arabes en Israël, l’organisation palestinienne des droits humains Al-Haq, BADIL, le Centre Al-Mezan pour les droits de l’homme, le groupe de soutien aux prisonniers et de défense des droits humains Addameer, et le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR).

Les sessions du Tribunal à Londres ont porté sur l’établissement de stratégies opérationnelles, de processus logistiques et de principes de communication.

Selon les organisateurs, la deuxième phase du Tribunal de Gaza est prévue pour mai 2025 à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, où des rapports préparés, des déclarations de témoins et des projets de déclarations seront partagés avec le public.

Des représentants des communautés affectées et des témoins experts devraient intervenir lors de la session de Sarajevo.

L’audience principale du Tribunal, une étape cruciale de l’initiative, est prévue pour octobre 2025 à Istanbul, en Turquie.

À Istanbul, un panel d’experts présentera une ébauche des conclusions et décisions du Tribunal, en intégrant des témoignages de témoins et des déclarations de civils et d’organisations palestiniennes affectées par la crise. Le Tribunal entend produire des recommandations légalement crédibles et sensibiliser le public mondial à la crise de Gaza.

Des décisions spéciales comportant une autorité et des recommandations seront également annoncées en fonction des derniers développements du processus du Tribunal de Gaza.

La formation du Tribunal reflète la frustration croissante face aux contraintes et retards perçus dans les systèmes de justice internationale formels, tels que la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI), où les affaires concernant le conflit israélo-palestinien progressent lentement.

Malgré les enquêtes en cours de la CIJ et de la CPI — dont une, menée par l’Afrique du Sud, qui accuse Israël de violer la Convention sur le génocide — les organisateurs du Tribunal de Gaza estiment que ces organismes officiels sont souvent limités par des procédures longues et des pressions politiques extérieures.

Dans une déclaration, le Tribunal a souligné son engagement envers l’inclusivité et l’accessibilité, invitant les groupes de la société civile palestinienne et les individus directement affectés par le conflit à soumettre des preuves et des témoignages.

Ce corps, affirment les organisateurs, vise à combler une lacune en se concentrant sur l’impact humain des politiques et actions d’Israël sur les civils palestiniens.

Au-delà des événements récents, le cadre juridique du Tribunal intégrera des thèmes de colonialisme de peuplement et d’apartheid, en contextualisant ses conclusions dans le conflit israélo-palestinien qui dure depuis des décennies, avec des événements historiques tels que la Nakba de 1948 et l’occupation par Israël des territoires palestiniens après 1967.

Selon les organisateurs, le Tribunal de Gaza « tire son pouvoir et son autorité non pas des gouvernements mais des peuples, en général, et des Palestiniens en particulier, en s’appuyant sur l’accumulation intellectuelle et de conscience de l’humanité, avec laquelle toute personne de bon sens peut être d’accord et qui peut produire des jugements et des documents auxquels on pourra se référer pour les problèmes futurs. »

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