Toute personne qui décide d’adopter l’Islam pour religion le fait dans un but bien précis. Et si le parcours qui y mène diffère en fonction de l’histoire de chacun, les reconvertis ont toutefois un point commun, trouver des réponses à leurs nombreuses questions.
Qu’ils soient athées, catholiques, juifs ou bouddhistes, leur souci est toujours lié à une incompréhension des «saintes» écritures.
Le témoignage de Dosso Adama, un Ivoirien résident à Abidjan donne un aperçu du refus de certains hommes d’église à lever le voile sur des questions qui semblent pourtant être d’une importance capitale pour un chrétien.
Des questions qui restent trop souvent sans réponse et qui poussent nombre de personnes à s’interroger sur le bien-fondé de certaines croyances. Adama a eu un parcours difficile, issu d’une famille musulmane vivant dans la précarité la plus totale, il est abandonné à son sort dès son plus jeune âge. En 2007, il décide tant bien que mal d’intégrer le Centre Technique Catholique d’Abidjan dans l’espoir d’apprendre la mécanique et enfin pouvoir voler de ses propres ailes.
Comme toute école catholique qui se respecte, les cours ne se limitent pas à la mécanique mais aussi à l’étude de la Bible.
Les prières sont récitées en classe : « Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, (…) Sainte Marie, “mère de Dieu”, priez pour nous pauvres pécheurs (…) ». Des mots que le garçon prononce machinalement sans vraiment en comprendre le sens.
«Mère de Dieu» ? Adama pose la question au père Michel : « Mais si Dieu à une mère qui donc a créé la mère de Dieu ? » et « Si Dieu est le roi, son fils un prince, alors qui faut-il adorer ? », oui pourquoi adorer le prince alors que « le Roi n’est pas mort ? »
Adama ne se limite pas aux réponses toutes faites de l’homme d’église, il s’en réfère à la Bible et certains versets sèment en lui le doute.
Esaï verset 6: « Ainsi parle l’Eternel, roi d’Israël et son rédempteur, L’Éternel des armées: Je suis le premier et je suis le dernier, Et hors moi il n’y a point de Dieu ».
Tout comme le chapitre de Jean verset 3: « Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ ».
Ces deux versets le confortent dans son opinion, Jésus ne peut être Dieu ni même son fils. Adama demande alors au père Michel de lui lire un passage de la Bible où Jésus dit qu’il est Dieu.
Ce fut la question de trop, il est convoqué par les prêtres qui s’étonnent de ses questions surtout qu’il est destiné à un devenir enfant de chœur. Mais Adama persiste et demande: « Pourquoi c’est Jésus que nous adorons ?» Les prêtres lui répondent que Jésus est né d’une vierge qui n’a connu aucun homme, ce qui confère au Christ le statut de «Dieu», ce à quoi il répond: « Qui est alors le père et la mère d’Adam ? ».
Pour toute réponse il est renvoyé de l’école car bien sûr nul verset ne confirme cette abomination.
A partir de ce moment, Adama comprend que les leçons de catéchisme, les «Je vous salue Marie» ne répondent à aucune de ses attentes.
Il va par contre trouver dans les différents chapitres de la Bible nombre de similitudes avec l’Islam, notamment concernant l’interdiction de manger du porc.
Lévitique chapitre 11 verset 7: « Et le pourceau; car il a bien l’ongle divisé, et le pied fourché, mais il ne rumine nullement; il vous est souillé. 8 Vous ne mangerez point de leur chair, même vous ne toucherez point leur chair morte; ils vous sont souillés ».
Les ablutions Exode 40 verset 30: « Et il posa la cuve entre le Tabernacle d’assignation et l’autel, et y mit de l’eau pour se laver. 31 Et Moïse et Aaron avec ses fils en lavèrent leurs mains et leurs pieds. 32 Et quand ils entraient au Tabernacle d’assignation, et qu’ils approchaient de l’autel, ils se lavaient, selon que l’Éternel l’avait commandé à Moïse ».
Deux mois plus tard, l’un des prêtres, le père Fidel se reconvertira à l’Islam ainsi que l’un des amis d’Adama.