Abû Sa’ïd relate que le Prophète (salla allah alayhi wa salam) a raconté :

Un homme, parmi ceux qui étaient avant vous, Dieu lui avait donné des biens matériels et des enfants. Lorsqu’il fut à l’agonie, il dit à ses fils :
“Quel père ai-je été pour vous ?”
“Le meilleur que puisse être un père”, dirent-ils.
(Ce père) n’a amassé auprès de Dieu aucun bien ; et si Dieu obtient capacité sur lui (wa in yaqdir illâhu ‘alayhi), Il le châtiera / s’il arrive auprès de Dieu (in yaqdam ‘ala-llâhi), Celui-ci le châtiera.
“Aussi, lorsque je serai mort, brûlez-moi. Lorsque je serai devenu comme charbon, réduisez-moi en poussière. Puis lorsqu’il y aura un jour venteux éparpillez-moi dans la mer.”

Il prit leur engagement.
Ils firent ainsi, puis éparpillèrent ses (cendres) un jour de vent.
Dieu lui dit : “Sois !”, et voilà qu’il est homme debout.

Dieu (lui) dit : “Mon serviteur, qu’est-ce qui t’a poussé à faire ce que tu as fait” [cette demande à tes fils de brûler ton corps et d’éparpiller tes cendres] ?
“La crainte de Toi” répondit-il.
Ce que Dieu lui fit fut qu’Il lui fit miséricorde au moment de cette (réponse).

(Abû Sa’ïd : al-Bukhârî 7069-7070 ; al-Bukhârî, 3291, Muslim 2757).

Ibn Taymiyya, ayant cité ce hadîth, écrit :

“Cet homme était convaincu que Dieu n’aurait pas la capacité de rassembler ses (cendres), ou doutait qu’Il ait cette capacité ; (de même à propos) de le ressusciter. Ces croyances sont toutes deux du kufr, et celui sur qui l’argument a été établi en devient kâfir. Mais cet homme ignorait cela, et la connaissance de ce qui le ramènerait de cette ignorance ne lui était pas parvenue.”
C’est ainsi que Dieu lui pardonna cette croyance de kufr.

Ibn Taymiyya poursuit :

“Celui d’entre les gens de la foi en Dieu, en Son Messager et en le jour Dernier, et de l’action bonne, qui se trompe à propos de certains points de croyances, celui-là n’est pas de situation pire que cet homme ! Dieu lui pardonnera alors ses erreurs, ou bien (pourra) le châtier s’il a eu quelque manquement dans la recherche de la vérité, selon la quantité de son dîn. Mais quant à déclarer “kâfir » une personne dont la foi est connue, à cause d’une simple erreur en cela, cela est chose grave !”

(Al-Istiqâma, 1/164-165 dans l’édition que je possède).

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