Qui n’a pas été victime d’une rumeur ou d’une calomnie ?
Même la Mère des croyants, Aïcha (radi allahu anha) en a fait la triste expérience lors d’une expédition avec le Prophète (Salla Allah alayhi wa salam). Voici l’épreuve qu’a subi l’innocente Mère des croyants :
Du retour d’une expédition avec le Prophète (Salla Allah alayhi wa salam), lors d’une halte, Aïcha (asl) s’est éloignée du campement pour chercher son collier perdu alors que la caravane allait partir. Celle-ci s’ébranla donc sans Aïcha (asl) qui se retrouva seule dans la nuit au milieu de nulle part, elle retourna alors à l’endroit du campement où elle s’endormit. Ce n’est qu’au matin qu’un Compagnon, Safwân ibn al-Mu’attal al-Salmî, chargé d’assurer l’arrière-garde, retrouva Aïcha (asl). Il la raccompagna donc pour rejoindre la caravane.
Quelques jours plus tard, des rumeurs malveillantes, initiées par ‘Abdullah ibn ‘Ubay ibn Salûl, commencèrent à circuler parmi des musulmans naïfs.
Quand ces rumeurs arrivèrent aux oreilles du Prophète (Salla Allah alayhi wa salam), il en fut extrêmement choqué. De son côté, Aïcha (asl), qui trouvait le Prophète (Salla Allah alayhi wa salam) froid à son égard sans comprendre pourquoi, ne fut informée de ces racontars que plus tard, car elle était restée un moment alitée pour cause de maladie. Cette rumeur aggrava donc encore l’état de santé d’Aïcha (asl), néanmoins elle se décida à en chercher la source.
Le Prophète (Salla Allah alayhi wa salam) décida de se rendre chez Aïcha (asl) afin d’évoquer directement le problème avec elle. Il (Salla Allah alayhi wa salam) s’assit et prononça les deux témoignages de foi puis dit:
Ô Aïcha, il m’est parvenu telle et telle chose sur ton compte ; si tu es innocente, Allah, exalté soit-Il, t’innocentera ; si tu as commis quelque faute, demande pardon à Allah et repens-toi auprès de Lui. En effet, si le serviteur reconnaît son péché puis se repent auprès d’Allah, exalté soit-Il, Allah, exalté soit-Il, accepte son repentir.
Quand elle entendit ses paroles, elle sécha ses larmes puis se tourna vers son père et dit : « Répondez aux paroles du Messager d’Allah (Salla Allah alayhi wa salam )». Il dit : « Par Allah je ne sais quoi dire au Messager d’Allah (Salla Allah alayhi wa salam) ». Puis elle se tourna vers sa mère qui donna la même réponse que son père. A ce moment elle dit :
Vous avez écouté ce récit qui a trouvé un écho dans vos âmes et vous y avez cru. Si je vous dis que je suis innocente, et Allah, exalté soit-Il, sait que je le suis, vous ne me croirez pas. Si j’avoue cette affaire, alors qu’Allah sait mon innocence, vous me croirez.
Par Allah, je ne trouve rien d’autre à vous dire que la parole du père de Yûsuf (Alaihi Salam) : “[Il ne me reste plus donc] qu’une belle patience ! C’est Allah qu’il faut appeler au secours contre ce que vous racontez !” (Coran 12/18).
Et c’est suite à cela que neufs versets clairs porteurs de l’innocence éternels d’Aïcha (asl) ont été révélés au Prophète (Salla Allah alayhi wa salam). Ces versets constituèrent autant de preuves irréfutables de sa vertu et de sa chasteté et révélèrent la réalité des hypocrites.
Allah le Très Haut dit :
Ceux qui sont venus avec la calomnie sont un groupe d’entre vous. Ne pensez pas que c’est un mal pour vous, mais plutôt, c’est un bien pour vous. A chacun d’eux ce qu’il s’est acquis comme pêché. Celui d’entre eux qui s’est chargé de la plus grande part aura un énorme châtiment. (Coran 24/11).
Le malheur se dissipa finalement et la peine du Messager (Salla Allah alayhi wa salam) se transforma en joie. Il lui dit : « Réjouis-toi Aïcha, Allah, exalté soit-Il, t’a déclarée innocente ».
Cette histoire nous rappelle combien des paroles qui semblent légères à ceux qui les prononcent peuvent avoir de graves conséquences. Colporter de fausses rumeurs et calomnier les gens nous exposent au châtiment d’Allah le Très Haut.