Préparons-nous à vivre autrement le mois béni de Ramadan 1441 dans la paix et la sérénité.
Le mois de Ramadan de cette année 1441 de l’hégire interviendra très probablement le 24 avril 2020, puisque la nouvelle lune du mois de ramadan sera visible sur une grande partie du continent africain et le continent américain, affirme le communiqué du CFCM. La nuit du doute aura donc lieu la nuit du 23 avril 2020.
Le mois de Chaabane, qui selon la tradition est le mois du prophète Muhammad Paix et bénédiction sur Lu, a débuté dans certains pays le 25 mars 2020 et pour la majorité des musulmans le 26 mars 2020. A cette occasion, le CFCM tient à exprimer à l’ensemble des musulmans de France ses vœux les plus chers et élève des prières pour que notre pays et nos concitoyens puissent y trouver santé, paix et prospérité.
D’après les autorités sanitaires de notre pays, le confinement lié à la crise de COVI 19 risque de se prolonger jusqu’au début juin 2020. L’interdiction de tout rassemblement physique de personnes ainsi que fermeture des lieux de culte pendant toute cette période de confinement aura pour conséquence la suspension de nombreuses activités du mois de Ramadan, du moins dans leurs formes habituelles.
Cette note a pour objectif de faire le point sur ces activités et leurs éventuelles alternatives.
1. Prières journalières dans les mosquées
S’appuyant sur les prévisions rappelées plus haut, et le principe fondamental de préservation de la vie « celui qui sauve une vie c’est comme s’il a sauvé toute l’humanité » (Coran 5 : 32), le CFCM appelle les responsables musulmans à maintenir les mosquées fermées et incite les fidèles à accomplir les prières journalières chez-eux, jusqu’à nouvel ordre. C’est la seule attitude responsable et conforme aux principes et aux valeurs de notre religion dans ce contexte d’épidémie.
2. La pratique du jeûne
La pratique du jeûne du mois de Ramadan dépend intrinsèquement et individuellement de chacun là où il se trouve. Cette pratique n’est donc pas affectée directement par le contexte actuel : celles et ceux qui remplissent les conditions du jeûne et sont en mesure de l’observer, l’observeront comme d’habitude. Celles et ceux qui ont une dérogation reconnue, comme la maladie, la vieillesse, la grossesse, l’allaitement ou le voyage, en seront exemptés sous des conditions. Dans tous les cas, il convient de prendre conseil auprès de son médecin traitant et suivre l’avis d’une autorité religieuse compétente. Il vas sans dire que toutes ces situations sont indépendantes du fait que les mosquées soient ouvertes ou fermées.
3. Les prières de Tarawih
Les écoles juridiques musulmanes considèrent les prières de Tarawih comme fortement recommandées (Sunnah muakadah) et non obligatoires. Pour l’école malékite, il s’agit d’une recommandation forte pour la collectivité et non pour les individus. En d’autres termes, accomplir Tarawih chez-soi, même lorsque les mosquées sont ouvertes, pourrait être souhaitable pour certains si cela ne conduit pas à l’absence de leur célébration collective dans les mosquées.
Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de réciter le coran dans son intégralité durant les prières de Tarawih. Ces dernières pourraient se faire avec la première sourate du Coran « Alfatiha » et une autre sourate que le fidèle répète dans tous les cycles de ces prières et pendant tout le mois s’il ne mémorise pas d’autres sourates ou versets. C’est cet avis que rappelle Cheikh Khalil, référence notable de l’école malékite dans son recueil « Mukhtassar Khalil ». C’est dire qu’il est possible à chacun et à chacune d’accomplir chez-soi en toute sécurité et toute sérénité la prière de Tarawih.
Certains diront, à juste titre, puisqu’en ce temps d’épidémie les prières journalières obligatoires ne s’accomplissent pas dans les mosquées, pour celles qui ne sont que recommandées ou fortement recommandées, la question ne doit même pas se poser.
4. Acceptons dans la paix et la sérénité les conditions de confinement
Quelle que soit la durée du confinement en vigueur, nous devons nous hisser individuellement et collectivement à la hauteur du défi qu’il nous impose. Nous devons bâtir ensemble des solutions alternatives qui nous permettront de vivre ces moments importants de notre calendrier spirituel dans la joie et l’espérance. Le CFCM mettra tous les moyens dont il dispose pour que son site officiel www.cfcm-officiel.fr soit un lieu virtuel de ressourcement et d’élévation spirituelle. Le CFCM appelle toutes les forces vives de notre communauté à y contribuer par des interventions orales ou écrites, des récitations du coran, des invocations, …, et tout ce qui peut être une alternative à la rencontre physique.
5. Les moments de partage : repas de rupture de jeune.
Par le passé, de nombreuses mosquées et associations caritatives organisent des repas de rupture du jeûne (Iftars) et les partagent avec les plus démunis et avec nos amis de toutes confessions. Ces repas ne pourront plus avoir lieu selon les formats habituels. De nombreuses idées alternatives sont d’ores et déjà en cours d’élaboration pour que l’esprit de partage de ce mois béni perdure malgré les difficultés. Des distributions de repas répondant aux restrictions en vigueur pourront faire l’objet d’une concertation avec les autorités locales et faire appel à l’entraide entre les différents acteurs associatifs.
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