En arabe, le mot «ribā» désigne tout intérêt (en espèce ou en nature) prélevé sur un prêt. Lorsque vous empruntez une somme à votre banque, cela implique que vous allez devoir payer des intérêts.
Qu’est-ce que l’intérêt ?
C’est la somme qu’un particulier, une entreprise ou un Etat paie à son créancier pour lui emprunter de l’argent. Cet intérêt est exprimé en pourcentage que l’on appelle le taux d’intérêt, ou loyer de l’argent.
Par exemple, un client décroche au 1er janvier un prêt d’un an de 100 euros assorti d’un taux d’intérêt de 5%, il devra rembourser 105 euros à son banquier le 31 décembre. L’intérêt désigne donc à la fois la somme due par l’emprunteur et la rémunération reçue par celui qui prête l’argent.

Le mot «ribā» apparaît à 8 reprises dans le Coran où l’usure a été progressivement interdite (ces étapes de prohibition graduelle sont à rapprocher avec celles de l’alcool) :

“Tout ce que vous donnerez à usure pour augmenter vos biens au dépens des biens d’autrui ne fructifiera pas auprès de Dieu.” (S.30-V.39)
“Ô vous qui croyez ! Ne pratiquez pas l’usure en multipliant démesurément votre capital”. (S.3-V.130)
“Ô vous qui croyez ! Craignez Dieu ! Renoncer, si vous êtes croyants à ce qui vous reste des profits de l’usure”. (S.2-V.278)

Les versets qui traitent du sort final réservé aux usuriers (ceux qui pratiquent l’usure) se veulent dissuasifs et les menaces à leur égard sont sans équivoques :

“(…) ceux qui retournent à l’usure seront les hôtes de l’Enfer où ils demeureront éternellement.” (S.2-V.275)
“Dieu anéantira les profits de l’usure”. (S.2-V.276)

La tradition prophétique a de son côté condamné le recours au «ribā». Ainsi, un hadith cite cette pratique parmi les péchés capitaux (rapporté par les traditionnistes ʾal-Buẖārī et Muslim chacun dans son Sahih). Un autre rapporté par le traditionniste Muslim dans son Sahih, indique qu’Allah Exalté soit-Il a maudit tous les acteurs du circuit usurier : celui qui se nourrit des ses intérêts, celui qui les donne, celui qui rédige le contrat d’usure ainsi que les témoins de ce contrat.
En islam, le créancier (celui qui prête) ne peut donc réclamer au débiteur (celui à qui on prête) que le montant prêté de telle sorte qu’aucune des deux parties n’est lésée :

“(…) votre capital vous restera. Ainsi, vous ne lésez personne et vous n’êtes pas lésés. (S.2-V.279)”

Comment garantir les droits du débiteur ?
Autrement dit : comment prêter de l’argent en toute confiance ? L’islam préconise deux mesures qui sont détaillées dans le verset le plus long du Coran, Sourate 2 «La Vache», verset 282, le verset de la dette.
La première mesure consiste à rédiger une «reconnaissance de dette» en la présence de deux témoins. Ce document permet ainsi de garantir les droits des deux parties. La deuxième mesure est la possibilité de recourir à une hypothèque (bien immobilier, bijoux, etc.) qui pourrait être saisie en cas de défaut de remboursement.

Le modèle usuraire présente plusieurs inconvénients tant sur le plan moral qu’économique, il favorise notamment l’endettement voire le surendettement avec le cercle vicieux bien connu : pour payer des dettes, il faut contracter de nouvelles dettes. Par ailleurs, il accorde plus d’importance au capital qu’au travail favorisant ainsi l’émergence d’une classe de rentiers qui font des profits sans effort, sans prise de risque et sans réelle richesse produite. Enfin, ce système est nuisible : ceux qui en tirent profit sont en position de force et font tout pour le maintenir en place.
Les crédits à des taux exorbitants sont à l’origine d’une crise économique mondiale avec comme conséquences : une hausse importante du chômage, le surendettement de nombreux états, la mise en place de politiques d’austérité, etc.

Les banques islamiques ont mis en place plusieurs formules de financement comme le prêt à taux zéro, le partenariat, l’actionnariat, etc.
Malheureusement ce type de système bancaire est encore marginal et le système bancaire international prédomine encore dans la plupart des pays musulmans.
Concernant les intérêts bancaires, les musulmans qui les perçoivent, doivent s’en débarrasser en les cédants aux nécessiteux ou à des œuvres caritatives.

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