Alors que la France vit son 23e jour de confinement, le Professeur Didier Raoult s’est montré optimiste mercredi concernant son fameux traitement hydroxychloroquine + azithromycine pour lutter contre le Covid-19.
« On est en train de finir l’analyse des 1000 cas qu’on a traités ici (à l’IHU) et les choses sont très rassurantes, a-t-il indiqué dans une nouvelle vidéo mise en ligne. On n’a pas eu d’ennui cardiologique, donc tout va bien, un peu de patience… ». Lorsque cette étude sera terminée, l’infectiologue espère qu’elle devienne « l’un des papiers, ou le papier de référence sur cette maladie ».
« Comme d’habitude, les Nostradamus ont tort »
Le Professeur marseillais s’est également voulu rassurant concernant la courbe de l’épidémie dans la cité phocéenne, où de nombreux patients ont été testés et traités. « On est actuellement sur une courbe très décroissante, a fait remarquer Didier Raoult. Il y a encore 10 jours, on détectait en moyenne 350 patients par jour et aujourd’hui, on est aux alentours d’une centaine. Donc les choses vont beaucoup mieux. D’ailleurs on le voit, tous nos lits ne sont plus occupés. On a un Nostradamus qui prédisait qu’on n’aurait pas assez de lits de réanimation, mais ça se vide. Comme d’habitude, les Nostradamus ont tort… »
À l’inverse, le médecin s’est dit « inquiet » sur la situation dans les EHPAD où il pourrait « y avoir énormément de morts » vu que les personnes âgées sont la population “cible” du virus. « Je ne suis pas très convaincu par la stratégie du confinement aveugle, c’est à dire de mélanger des personnes positives et négatives, sans éviction des gens porteurs, a confié le patron de l’IHU Méditerranée Infection. Si on laisse des gens positifs au milieu des EHAPD, cela peut avoir des conséquences dramatiques ».
”À chaque fois que vous voyez un malade, c’est un malade que vous voyez, pas un objet de recherche”
Pour terminer, le très populaire professeur de microbiologie est revenu sur les controverses dont il fait l’objet, restant fidèle à sa ligne de conduite : « Je pense toujours la même chose, a-t-il dit. Face à une maladie infectieuse, il faut diagnostiquer, donc se donner les moyens de faire du diagnostic, il faut isoler les gens contagieux et il faut les traiter. C’est ce que je fais et je pense que c’est ce qu’il faut faire, car c’est la base de notre métier. Je suis un médecin infectiologue, ça fait 42 ans que je fais ce métier, et je vois toujours des malades, une fois par semaine, pour rester au contact avec la réalité et ne pas devenir un médecin de bureau ».
Pour lui, il s’est creusé « un espèce de fossé entre la pratique médicale et des gens qui confondent la pratique médicale et la recherche ». « À chaque fois que vous voyez un malade, c’est un malade que vous voyez, ce n’est pas un objet de recherche, a martelé Didier Raoult. (…) La médecine c’est de soigner au quotidien les gens qui sont malades en leur donnant un traitement. On ne dit pas aux gens ‘rentrez chez vous et si vous n’arrivez plus à respirer venez à l’hôpital’, ce n’est pas ça la médecine. (…) On est devenu fou parce que ce sont les gens qui ne font pas de médecine qui parlent de médecine ».