Le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, a annoncé que le Maroc produira 5 millions de masques de protection par jour en vue de préserver la santé des citoyens et éviter leur contamination par la pandémie du nouveau Coronavirus.
Alors que la France hésite encore à imposer le port du masque à leurs citoyens, le Maroc l’a rendu obligatoire pour toute sortie depuis le 7 avril. Confronté aux difficultés d’approvisionnement et pour satisfaire la demande locale dans ce pays de 36 millions d’habitants, le royaume a décidé de miser sur ses entreprises de textile.
“Une partie de nos machines a servi à fabriquer des sacs en tissu non tissé pour remplacer les sacs en plastique. Ces machines servent désormais à fabriquer des masques de protection avec un process 100 % marocain”, explique Abdelaziz Alazrak, cogérant de Micagricol, qui espère fabriquer jusqu’à 1 million de masques par jour, contre 600 000 pour le moment.
Le Maroc prêt à exporter
Le 13 avril, lors d’une déclaration aux médias, le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, a annoncé que la production de plus de 3,2 millions de masques par jour avait été dépassée, rapporte Challenge Maroc. Et 13 millions de masques ont été à ce jour distribués dans les commerces de proximité, ont assuré les autorités.
Ce marché pourrait même constituer une opportunité. Moulay Hafid Elalamy a indiqué que “lorsque les besoins nationaux seront couverts, le Maroc pourrait exporter ses masques en Europe”. Actuellement, ces masques sont produits par des machines automatiques avec une matière première locale, mais les entreprises de textiles produisent également des masques de protection en tissu réutilisable qui nécessitent une matière première importée d’Espagne.
Pour établir la norme marocaine régissant les masques de protection en tissu, « nous avons repéré deux normes internationales qui traitent respectivement des masques à usage médical et de ceux de la protection contre les particules », a fait savoir, pour sa part, le directeur de l’Institut marocain de normalisation (IMANOR), Abderrahim Taïbi.
Étant donné que ce masque vise à protéger dans les deux sens, le porteur et son entourage, « nous avons identifié les exigences qui pouvaient nous servir à cet effet », a-t-il soutenu, indiquant qu’il s’agit, entre autres, des conditions d’hygiène, des caractéristiques dimensionnelles et de la sécurité des matériaux utilisés pour éviter les risques d’allergie.
De son côté, le directeur général du Centre Technique de la Plasturgie et du Caoutchouc (CTPC), Youssef Assou, a souligné que l’objectif était de ressortir avec un masque qui répond aux normes marocaines.
« En tant que laboratoire, nous travaillons sur les essais de conformité, notamment du PH, pour vérifier l’acidité du masque en vue d’éviter toute irritation potentielle contre la peau », a-t-il expliqué, faisant état également de l’exigence sur les métaux lourds qui représentent un danger néfaste sur le citoyen. Et de conclure: « nous effectuons aussi un test d’imperméabilité pour s’assurer que les masques remplissent leur rôle de barrière contre les gouttelettes de salive ».