Le talc, un soin classique pour bébés, doit-il être évité ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié ce vendredi 5 juillet 2024, dans la revue The Lancet Oncology, un rapport affirmant que le talc pourrait être cancérogène. Les experts du Centre international de recherche sur le cancer ont classé ce minéral comme « probablement cancérogène » pour l’homme. Cette évaluation fait suite à des observations limitées de cancer chez l’homme, notamment le cancer de l’ovaire, et à des preuves suffisantes obtenues lors d’études sur des animaux. Selon l’OMS, l’exposition au talc se produit principalement en milieu professionnel, lors de l’extraction, du broyage ou du traitement du talc, ou durant la fabrication de produits en contenant. Pour la population générale, l’exposition survient principalement par l’utilisation de cosmétiques et poudres corporelles contenant du talc.
Un risque accru de cancer de l’ovaire
Cependant, les experts signalent que certaines études montrant une augmentation de l’incidence du cancer peuvent être biaisées. Bien que l’évaluation ait porté sur le talc sans amiante, la contamination par l’amiante ne pouvait être exclue dans la plupart des études sur les humains exposés.
En juin, Johnson & Johnson (J & J), géant pharmaceutique américain, a conclu un accord définitif avec la justice de 42 États aux États-Unis concernant une affaire de talc accusé d’avoir causé des cancers. Une synthèse d’études, publiée en janvier 2020 et portant sur 250 000 femmes aux États-Unis, n’avait pas trouvé de lien statistique entre l’usage de talc sur les parties génitales et le risque de cancer des ovaires. Dans les années 1970, des inquiétudes étaient nées concernant la contamination du talc par de l’amiante, souvent proche dans la nature des minerais servant à fabriquer le talc. Par la suite, des études avaient mis en évidence un risque plus élevé de cancer des ovaires chez les utilisatrices de talc.
