La célèbre revue médicale The Lancet, à l’origine d’un article mettant en garde contre l’usage de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19, vient de faire machine arrière.
En effet, la revue vient d’alerter ses lecteurs sur «le fait que de sérieuses questions scientifiques ont été portées à son attention» au sujet de l’étude sur l’hydroxychloroquine. De plus, un audit est actuellement mené par les auteurs de l’étude qui déconseillait l’usage de l’hydroxychloroquine contre le coronavirus.
Par ailleurs, The Lancet a reconnu que «d’importantes questions» planaient encore au sujet de l’hydroxychloroquine et du traitement du Covid-19. Des questions auxquelles ses auteurs n’ont pas la réponse.
Cette nouvelle annonce où la revue prend clairement ses distances avec son article a été publiée mardi soir. L’annonce s’est faite sous la forme d’une «expression of concern» («expression de préoccupation»). Cette expression signifie qu’une étude pose potentiellement problème et que des doutes doivent être émis quant à sa légitimité.
Pour rappel, la publication de cette étude avait conduit dans le monde entier à l’interruption d’essais cliniques sur l’hydroxychloroquine. L’étude se basait sur les données de près de 100 000 patients hospitalisés entre décembre et avril. En France par exemple, il est devenu interdit d’utiliser un médicament à base de cette molécule dans le traitement du Covid-19.
Mais dès sa publication, de nombreux chercheurs ont émis des doutes concernant cette étude. Ainsi, dans une lettre ouverte publiée le 28 mai, des scientifiques du monde entier ont souligné que cette étude du Lancet soulevait «à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l’intégrité des données».
En France, le chercheur français Didier Raoult a été l’un des premiers à émettre des doutes concernant cette étude. En effet, il n’a pas hésité à qualifier cette étude de «foireuse» réalisée par des «pieds nickelés».