Malgré l’autorisation de la FIFA depuis 2014, la FFF refuse pour le moment le port du voile sur les terrains de football. Pour tenter de mettre fin à cela, les Hijabeuses continuent de mener des actions, des rencontres, des entraînements, pour les joueuses discriminées. Plongée au coeur de leur association, révèle le Onze Mondial.
« On se bat contre les discriminations. Notre objectif premier, c’est « légaliser » le port du voile lors des compétitions officielles. On veut éviter que les filles qui portent un voile, et par ça, j’entends un voile sportif, soient discriminées lors des matchs », raconte Karthoum, membre du bureau des Hijabeuses.
Malgré l’autorisation de la FIFA, la fédération française persiste et refuse toujours de suivre cette réforme, et continue d’interdire le voile dans les compétitions officielles. Pour les Françaises, non, mais pas pour les autres : « On est candidat pour organiser la Coupe du monde des filles en 2019. Si l’Arabie saoudite se qualifie, on respectera les règles de la FIFA », clamait alors Noël Le Graët en pleine campagne pour l’obtention de l’évènement.
Remontrances de Sepp Blatter
Sepp Blatter lui-même (l’ancien patron de la FIFA) a adressé des remontrances à ses homologues français : « J’adresse un avertissement à la FFF qui veut continuer à interdire le voile pour les joueuses musulmanes. Le gardien des lois du football est le conseil international. S’il estime que les filles peuvent jouer avec le voile, la Fédération française de football ne peut pas établir que c’est interdit, elle n’a pas le choix. » La déclaration date du 21 avril 2014.
Les « Hijabeuses » s’organisent
Les femmes ont décidé de se lever pour tenter de mettre fin à ce cloisonnement. Elles s’appellent les « Hijabeuses ». Une idée qui a germé « en septembre-octobre 2019, avant de prendre la décision finale de créer le groupe en mai 2020 », détaille Karthoum.
« Pour commencer, il y avait le collectif des femmes musulmanes dans l’association « Alliance citoyenne », dont nous faisons partie. Voir des femmes exclues des terrains de foot à cause du voile, ça me touche. On a donc décidé de se rejoindre à plusieurs à travers le collectif « Hijabeuses » qui fait donc partie ‘d’alliance citoyenne’ », rapporte le Onze Mondial.