« Stop à la famine » : un important réseau d’ONG palestiniennes lance un appel urgent

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La situation humanitaire à Gaza est catastrophique.

Le PNGO a exigé que l’Autorité palestinienne (AP) et les Nations unies déclarent officiellement Gaza comme zone de famine, tout en lançant un appel à l’intervention des pays.

Israël impose un blocus total à Gaza depuis le 2 mars, empêchant toute aide humanitaire d’entrer dans ce territoire occupé déjà invivable. Face à cette situation, le principal réseau d’ONG palestiniennes a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour intervenir et soulager ce qu’il qualifie de « stade avancé de famine » à Gaza.

Le Réseau des ONG palestiniennes (PNGO) est une organisation faîtière qui regroupe environ 140 organisations locales de défense des droits humains et de la société civile. Ainsi, ses déclarations sont considérées comme un reflet faisant autorité des recherches menées par ces groupes sur la situation dans les territoires occupés.

L’appel urgent du PNGO a été publié ce jeudi sous le titre « Stop à la famine… Stop au génocide dans la bande de Gaza », mais a été largement ignoré par les médias occidentaux traditionnels.

Malgré l’arrêt total de l’accès à toute aide médicale et alimentaire nécessaire à la survie à Gaza, Israël poursuit une campagne en ligne de révisionnisme génocidaire visant à nier que la famine ou la sous-alimentation aient jamais eu lieu au cours des 18 derniers mois.

Cette campagne de déni israélienne souvent accompagnée de moqueries à l’égard des victimes palestiniennes de la famine et de la punition collective est contredite par de nombreux rapports, analyses et communiqués émanant des principaux experts mondiaux et organisations internationales de défense des droits.

Fin mars, le bureau des médias de Gaza annonçait dans un communiqué que « Gaza est officiellement entrée dans la première phase de la famine, avec près de deux millions de personnes ayant totalement perdu leur sécurité alimentaire ». De nombreux appels ont également été lancés par des responsables de l’ONU demandant à Israël de respecter ses obligations juridiques et de permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Le 8 avril, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a d’ailleurs officiellement rejeté un plan israélien visant à contrôler le passage de toute aide vers le territoire assiégé, affirmant avec fermeté en s’appuyant sur le droit international qu’Israël ne pouvait conditionner l’aide destinée aux civils.

Le communiqué du PNGO constitue une étape importante dans la reconnaissance de la souffrance du peuple palestinien causée par ce que le réseau qualifie de crime de punition collective. Il rassemble des preuves démontrant que Gaza est entrée dans une phase avancée de famine et met en garde contre son impact catastrophique sur la vie et la santé des civils en particulier des enfants, des femmes et des personnes âgées.

Le communiqué de presse indique notamment :

« 91 % de la population de la bande de Gaza est désormais classée comme souffrant d’insécurité alimentaire à des niveaux critiques (phase 3 ou plus), parmi lesquels 345 000 personnes sont dans la phase la plus extrême (phase 5). 92 % des enfants âgés de 6 mois à 2 ans, ainsi que les mères allaitantes, ne reçoivent pas une nutrition adéquate — les exposant à des complications de santé à vie. 65 % des habitants n’ont pas accès à la quantité minimale recommandée de 6 litres d’eau potable par jour pour boire et cuisiner. »

Il est également précisé que :

« Le ministère de la Santé à Gaza a alerté sur 60 000 enfants ayant un besoin urgent de traitement contre la malnutrition. Tout cela confirme que nous ne sommes pas seulement confrontés à une crise humanitaire sans précédent, mais à un crime systématique et délibéré, qui exige une intervention internationale urgente. »

Le PNGO a réitéré sa demande à l’Autorité palestinienne et à l’ONU de déclarer Gaza zone de famine, tout en appelant les États à intervenir pour assurer une protection internationale. Il a également appelé à des actions devant la Cour pénale internationale (CPI), à ce que le Conseil de sécurité de l’ONU impose immédiatement des sanctions internationales à Israël, et à ce que tous les pays cessent leur soutien militaire aux forces armées israéliennes.

Il est à noter qu’en avril 2024, l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem a publié un rapport intitulé « Fabriquer une famine », dans lequel elle détaille comment le gouvernement israélien crée délibérément les conditions favorables à l’instauration d’une famine à Gaza.

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