Algérie : des entreprises sont «au bord de l'asphyxie», des entrepreneurs ne savent plus comment faire

La crise liée au Covid-19 touche de plein fouet de nombreuses entreprises à travers le monde. Parmi les pays particulièrement touchés, figure l’Algérie. En effet, les représentants de grandes enseignes internationales font face à de grandes difficultés.

D’ailleurs, le secteur de l’habillement est le secteur le plus touché. D’autant plus que habituellement, l’essentiel de son chiffre d’affaires annuel est obtenu en cette période de Ramadan. Ainsi, des milliers de salariés risquent de perdre leur emploi en raison de la décision du gouvernement de fermer les boutiques.

Des entreprises privées de leurs clients depuis le confinement

C’est pourquoi quelques représentants de grandes entreprises ont décidé de tirer la sonnette d’alarme.

Djamel Ramoul, importateur de chaussures et d’habillement sportif de marques américaines et européennes explique :

«Mon entreprise est au bord de l’asphyxie.»

Et d’ajouter :

«Nous n’avons pas travaillé depuis deux mois, puisque nos magasins sont fermés. Mais je suis tenu d’assurer les salaires de trois cents employés en plus des nombreuses charges. Ma société doit payer les loyers des boutiques qui s’élèvent à trente millions de dinars par mois [215.000 euros]. La situation est devenue intenable.»

Comme il n’a pu ouvrir ses commerces pendant le mois de Ramadan, sa trésorerie est désormais proche de zéro. Ainsi, il n’a pu effectuer le dédouanement de la collection printemps-été qu’il devait recevoir.

«À l’heure actuelle, j’ai quinze conteneurs de produits qui sont au port d’Alger. Pour procéder au dédouanement, nous sommes tenus de payer 58% de la valeur de cette marchandise.»

Et il est loin d’être le seul à souffrir de la situation. Abderahim Chehili, franchisé d’une marque de prêt-à-porter, est également en difficultés. Il explique :

 «Auparavant, nous pouvions importer notre marchandise grâce à un crédit documentaire, nous avions alors un délai de cinquante-neuf jours après réception pour payer notre partenaire. Depuis 2017, nous sommes tenus de déposer en banque l’équivalent de 120% de la valeur de la marchandise et de bloquer cette somme pendant trente jours.»

Pour lui, seule une intervention du gouvernement algérien pourrait aider les entreprises et préserver des milliers d’emplois.

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