Dans son numéro publié ce mercredi, Le Canard Enchaîné l’affirme : l’ambassadeur de France à Pékin aurait alerté, dès décembre 2019, le chef de l’État, sur le danger potentiel que pouvait représenter le coronavirus.
En décembre 2019, peu avant l’arrivée du Covid-19 en Europe, l’Elysée et le Quai d’Orsay avaient reçu des informations alarmantes dont ils n’ont pas tenu compte, révèle le journal. Laurent Bili, l’ambassadeur de France à Pékin, avait ainsi fait part de sa grande inquiétude à propos du dangereux virus signalé à Wuhan.
Mais Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Macron sont restés sourds à ces informations pour le moins inquiétantes. « Quand sont parvenues à Paris les informations relatives à l’apparition d’un nouveau virus, il était encore possible, pour un président conscient de ses responsabilités, de constituer un bon stock de masques, de tests et de respirateurs. Mais Macron n’a pas trouvé le temps d’y penser », souligne Le Canard enchaîné.
Si le premier cas français de Covid-19 a été officiellement signalé le 24 janvier par les autorités sanitaires, le professeur Yves Cohen, chef du service de réanimation des hôpitaux Avicennes (Bobigny) et Jean-Verdier (Bondy), a affirmé dimanche qu’un homme d’une cinquantaine d’années était déjà infecté 27 décembre.
Premier cas en décembre
Le chef du service réanimation des hôpitaux Avicenne à Bobigny et Jean-Verdier à Bondy (Seine-Saint-Denis), Yves Cohen, a affirmé ce 3 mai sur le plateau de BFM TV qu’un patient était contaminé par le coronavirus dès le 27 décembre 2019, soit environ un mois avant les trois premiers cas recensés officiellement par la France.
«On a repris toutes les PCR [réaction de polymérisation en chaîne, ndlr] qui avaient été testées chez des patients qui avaient des pneumonies en décembre et en janvier et pour lesquels les diagnostics étaient négatifs […] Et sur les 24 patients, nous avons eu un qui était positif au Covid-19 le 27 décembre, quand il était hospitalisé chez nous, à Jean-Verdier», a expliqué le professeur.
Après avoir assuré que les tests avaient été réalisés à plusieurs reprises « pour éliminer les risques », Yves Cohen a expliqué avoir mené une enquête afin de remonter cette première contamination.