Le Premier ministre annonce que les chrétiens et juifs pourront célébrer leurs fêtes, mais pas les musulmans

Dans un communiqué d’une rare fermeté, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, menace d’attaquer le gouvernement en justice si le projet de reprise des cultes – comme annoncé par Edouard Philippe devant le Sénat le 4 mai – intervenait pour le grand week-end de la Pentecôte, donc au plus tôt le 29 mai soit 4 jours après la fête de l’Aid al-Fitr rapporte Le Figaro.

La représentation musulmane dénonce notamment la possibilité envisagée par le gouvernement français d’avancer la fin des interdictions de cérémonies religieuses pour accommoder les fêtes juives et chrétiennes. Cette modification de calendrier permet aux catholiques et aux protestants de célébrer la Pentecôte, et aux juifs de célébrer Chavouot, qui commémore le don de la Torah à Moïse par Dieu sur le mont Sinaï. Quid des musulmans ?

« La Grande mosquée de Paris a annoncé, au lendemain de la présentation du « plan de déconfinement » par le Premier ministre, alors que le Ramadan venait de débuter, l’annulation de la prière de l’Aïd prévue probablement le 24 mai. Cette décision fut prise après que les pouvoirs publics eurent décidé d’interdire la tenue de toute cérémonie religieuse avant le 2 juin 2020 », écrit-elle dans un communiqué.

« Si nous tenons à exprimer aujourd’hui notre stupéfaction et notre déception, c’est en raison de revirements inexpliqués par l’exécutif, qui annonce l’éventualité de célébration d’offices religieux au sein des lieux de culte avant la date prévue, soit dès le 29 mai, pour permettre l’organisation de cérémonies religieuses liées aux fêtes juive et chrétienne de la Pentecôte », affirme la Grande mosquée de Paris (GMP), qui estime que cette décision « ne sert ni la République, ni la société, ni le combat contre la pandémie », ajoute le communiqué.

« Cette décision qui se dessine installerait de fait une inégalité entre les citoyens. Les musulmans ne comprendraient pas cette mesure inique du « deux poids deux mesures », la fête de l’Aïd n’étant séparée de la Pentecôte juive et chrétienne que de quatre jours », déplore la GMP.

La Grande Mosquée de Paris menace de saisir la justice

« Par conséquent, si cette « dérogation » venait à être accordée aux autres communautés religieuses à compter du 29 mai 2020, ce qui de facto exclurait la communauté musulmane, la GMP demandera instamment aux pouvoirs publics de fixer le 24 mai comme date de reprise de célébration des cérémonies religieuses pour tous les lieux de culte sans exclusion », indique la GMP.

« A défaut, la Grande Mosquée de Paris se verra malheureusement dans l’obligation d’user de tous les moyens légaux pour défendre les intérêts moraux des musulmans de France. Elle étudiera notamment la possibilité d’une saisine des juridictions compétentes pour dénoncer un fait grave de discrimination manifeste », menace la Grande mosquée dans le communiqué signé par son recteur, Chemseddine Hafiz.

1 COMMENTAIRE

  1. @erika, et bien non, une date à été décidée mais c’est pas pareil pour tous, mais c’est peut-être parceque ça se passe comme ça dans état laïc, dans certains pays musulmans les chrétiens et les juifs peuvent fêter leur religions librement.

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