Sara Bellali, « pur produit de l’école publique marocaine » est l’une des premières chercheuses au monde à avoir pris un cliché au microscope du Covid-19. Fascinée par la microbiologie, la casablancaise a attiré l’attention du Pr Didier Raoult qui l’a invité à rejoindre son équipe scientifique.

Sara Bellali«Après un baccalauréat scientifique, j’ai opté pour des études en biologie à la Faculté des Sciences de Ben M’sik,  je suis pur produit de l’école publique marocaine», confie-t-elle à H24 info.

Elle poursuit par un master international en science de la santé et du développement piloté par l’Université de Marseille en partenariat avec l’Institut Pasteur du Maroc.

En 2015, Sarah fait partie des cinq étudiantes les plus brillantes ce qui lui permet d’obtenir un stage de fin d’étude à Marseille.

À l’Institut hospitalo-universitaire des maladies infectieuses de Marseille (IHU Méditerranée Infection), «chacune des étudiantes a opté pour un laboratoire différent, moi j’ai eu la chance de tomber sur le professeur Raoult», confie Sara. 

« J’ai intégré l’équipe du Pr Raoult grâce à mon stage du Master 2 en France. Je suis tombée amoureuse de la microbiologie grâce à ce savant. J’ai vraiment profité de chaque instant de mon séjour de six mois à côté de lui. Il a cru en moi, et cela m’a poussé à donner le maximum. D’ailleurs, j’ai battu le record de nombre de bactéries analysées par semaine. Je me rappelle bien que c’était 3000 colonies bactériennes isolées pendant une semaine. C’est là que le Pr Raoult a vu en moi la soif pour le savoir et il m’a proposé de faire une thèse avec lui. J’ai passé 4 ans en thèse sous sa direction et là je suis toujours à ses côtés. »

«Une véritable famille»

«Je me suis tout de suite sentie à l’aise. C’est principalement grâce au professeur Raoult qui n’accorde aucune importance aux différences entre ses collaborateurs. Le plus important pour lui, c’est le travail», affirme-t-elle. «Au laboratoire, nous sommes vraiment de toutes nationalités et de tous bords. Mais au-delà de ces détails, nous avons vraiment le sentiment d’être une famille», poursuit-elle.

Le voile était-il un frein ?

« Franchement, ce n’était pas un frein surtout dans l’équipe du Pr Raoult. Pour lui la science n’a pas de religion. Dans le labo, on est tous pareil et chacun est libre de croire ce qu’il veut, ce qui compte c’est le travail et le résultat. On n’a pas d’horaires fixes pour le travail, des fois on passe des nuits au labo, les week-ends et les jours fériés aussi, le travail ne finit jamais. Nous avons tous les moyens et tous les matériaux dont nous avons besoin. » explique la chercheuse.

Fière des choix de son pays

Une décision saluée par la scientifique marocaine qui affirme que «toutes les équipes ici pensent que le Maroc a fait un choix très intelligent dans sa lutte contre ce virus». «Le Maroc a été très réactif en mettant en place des mesures draconiennes visant à réduire la propagation. De plus, lorsqu’on est en guerre comme maintenant, nous devons être rapides et s’accrocher à tout espoir et étude qui donne de bons résultats», estime Sara Bellali.

«Au final, je crois que les pays qui ont gagné cette bataille sont les pays encore en développement, car n’ayant pas les moyens de combattre ce virus, ils ont décidé de prendre des mesures rapides et efficaces», affirme la chercheuse, estimant que «le Maroc va s’en sortir avec moins de dégâts que d’autres.»

Fière de son pays, Sara ne cache pas vouloir rentrer au Maroc. «Si j’avais eu le choix de faire mes recherches au Maroc, j’y serais restée, parce que la vie n’est pas facile ici. Je passe mes fêtes seule et je passerai encore un ramadan loin de ma famille. C’est pas du tout évident. Mais il fallait faire un choix», conclut la Casablancaise.

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